Grève : Air France assigne les syndicats en justice
La direction demande plus de 43 millions d'euros de réparation au préjudice matériel causé par la grève des hôtesses.
La direction d'Air France a assigné en justice les syndicats d'hôtesses et stewards en grève, pour obtenir réparation du préjudice matériel dû à ce mouvement, a-t-on appris vendredi 26 octobre auprès des syndicats et de la direction.
La direction reproche aux syndicats un "non-respect du protocole de la veille sociale", qui oblige syndicats et direction à négocier pendant un préavis de grève.
La direction précise que le protocole "relatif aux conditions et modalités de la négociation portant sur l'exercice du droit syndical à Air France" avait été signé le 19 juin 2007 par les syndicats dont la CFDT, la CFE-CGC, FO, l'Unsa, le SNPNC et l'Unac.
D'après les syndicats, Air France demande à FO 14 millions d'euros, au SNPNC 15 millions et à l'Unsa 14 millions. Mais aussi un euro à chacun au titre du préjudice commercial.
Aggravation d'heure en heure
Réunie en assemblée générale en début d'après-midi, l'intersyndicale a demandé à être reçue par Jean-Cyril Spinetta, le P-DG d'Air France.
"84% des hôtesses et stewards d'Air France sont aujourd'hui en grève. Nul ne peut contester que la situation s'aggrave d'heure en heure et que nous arrivons à un point de blocage", a-t-elle expliqué. "Nous sommes toujours prêts à négocier dès lors que l'entreprise a une réelle volonté de prendre en compte les revendications légitimes sur le rattrapage salarial et l'amélioration des conditions de travail. Les téléphones des responsables syndicaux sont branchés et ces derniers sont disposés à reprendre le dialogue".
La direction n'entend pas céder
Le patron de la compagnie aérienne estime, pour sa part, qu'accepter les revendications "reviendrait à fragiliser l'entreprise et à rouvrir le cycle infernal des pertes et des plans d'économie".
Il rappelle, dans une lettre adressée aux salariés et publiée dans Le Parisien vendredi, que "depuis la tragédie du 11 septembre (2001), Air France a été la seule compagnie à se battre pour ne procéder ni au blocage des salaires ni à la mise en œuvre de plans de licenciement".
Dans la matinée, une dizaine de vols Air France au départ sur la cinquantaine prévue étaient annulés sur les écrans d'affichage du terminal 2E de Roissy: Genève, Londres, Rome, Beyrouth, Vienne, Washington, Madrid, Caracas …
Même constat sur le tableau des arrivées, avec des vols en provenance de Toulouse, Marseille ou encore Nice annulés.
A 8 heures, une demi-douzaine de vols affichait des retards allant jusqu'à 2 heures au départ, et une demi-heure à l'arrivée.
Air France a mis en place un numéro vert à l'attention des voyageurs en France, et réaffirme qu'en cas d'annulation d'un vol et d'impossibilité de trouver un réacheminement satisfaisant, la compagnie remboursera l'intégralité du billet.