Air Austral pense développement global et nouveaux horizons
Gérard Ethève, le patron d’Air Austral ne regarde pas que l’axe Paris–La Réunion. Outre d’autres métropoles françaises, le développement international s’active.
Pour Air Austral, 2008 se présente comme une bonne année même si, de toute évidence, elle se veut un peu particulière puisque la compagnie se prépare à recevoir de nouveaux appareils permettant de dévoiler de nouveaux horizons. Pour son président du Directoire et directeur général, Gérard Ethève, «cette année se conçoit comme un palier pour le renforcement de nos activités».
Un nouvel ATR-72-500 doit rejoindre la flotte en juillet, un autre suivra, de même que deux B-777-300 attendus en mars 2009. «Pour nous, poursuit Gérard Ethève, cela signifie bien évidemment de nouvelles liaisons entre La Réunion et la France métropolitaine, avec davantage de vols sur la province.» Actuellement, le réseau Air Austral sur la métropole couvre Paris-CDG, Lyon, Marseille et Toulouse. Une intensification est donc envisageable, tout comme de nouvelles destinations puisque l’on parle beaucoup de Nantes. Gérard Ethève rappelle également l’accord avec TGV Air.
«Avec les nouveaux B-777-300, nous allons poursuivre notre développement en long-courrier en ouvrant une ligne Paris–La Réunion–Sydney dès le 1er avril 2009. Et cette ligne doit se poursuivre jusqu’à Nouméa.» Il s’agira en effet d’une liaison bihebdomadaire, le mardi et le vendredi depuis Paris, avec Aircalin (Air Calédonie International entre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie). Gérard Ethève ne cache pas qu’un partenariat avec une autre compagnie ultramarine permettra une approche encore plus globale. «Avec Air Tahiti Nui, souligne-t-il, il est tout à fait possible de développer une idée Tour du monde. Je n’oublie pas les partenariats qui existent déjà sur Bangkok avec Air Madagascar.»
Air Austral a fait voler 765000 passagers l’an dernier (+11%), dont plus de 300000 sur la métropole. C’est dire si elle se positionne d’abord sur sa région naturelle, travaillant, au départ de La Réunion, sur Maurice, Mayotte, Les Comores, Madagascar, Seychelles, Afrique du Sud.
«Notre chiffre d’affaires a atteint 257 millions d’euros pour un résultat net supérieur à 11 millions, soit quatre millions de plus que l’année précédente. C’est dire si notre croissance est bonne.»
En Suisse, la compagnie est représentée par Airpass et Fabrice Adam, Sales Manager Europe, se déclare très satisfait. «Nous sommes venus travailler le marché suisse qui est plutôt conservateur. Les résultats sont très positifs même s’il n’y a pas d’accord de préacheminement sur Paris au départ de Genève.»
Alain Bossu
Un front pour concurrencer Air France?
L’air de rien, ou presque, l’idée fait son chemin. Air Austral, Aircalin, Air Tahiti Nui et Air Caraïbes pourraient bien, à l’avenir, collaborer davantage encore. Ce n’est peut-être pas tout à fait un front uni contre Air France, mais ça commence à y ressembler, d’autant que chacun entend conserver des parts de marché devenues importantes sur leurs destinations respectives et que la réponse d’Air France montre à l’évidence que l’ex-compagnie nationale française n’entend nullement perdre la main. Air France devrait ouvrir Mayotte en fin d’année, ce qui irrite passablement Gérard Ethève, lequel sait que la concurrence est déjà rude dans l’océan Indien.
Une Fédération aérienne des compagnies d’outre-mer est née fin 2006 et regroupe justement Air Austral, Aircalin, Air Tahiti Nui et Air Caraïbes. Le kérosène est déjà acheté en commun et les programmes de fidélisation devraient bientôt être échangeables au niveau des miles, un atout incontestable