Commentaire suite à l'article de La Tribune d'aujourd'hui (voir ci-dessus).
Les cours ne suivent pas les low cost, et particulièrement easyJet et Air Berlin, car nous sentons émerger une crise de confiance envers certaines de ces compagnies pour le moyen-long terme.
Les cours chutent, tout comme certains investisseurs se retirent, car les business models mis en place par certains Low cost ne semblent pas viables, ou du moins plus aussi performants qu'ils les auraient souhaités.
De même, la stratégie mise en place apparaît parfois hasardeuse, voire dangereuse pour la pérénité de l'activité.
Pour certains investisseurs, il est temps de retirer les bénéfices réalisés, ce qui explique, du moins en partie, les chute des cours malgré les bons résultats annoncés...
Les " low-cost " laissent les marchés de marbre
Easyjet et Air Berlin ont publié hier de bons résultats. Mais leurs cours chutent respectivement de 4,6 % et de 39 % depuis janvier.
Record historique pour Easyjet : la compagnie aérienne britannique low-cost (à bas coûts) a clos son exercice 2006-2007 (le 30 septembre) sur un bénéfice avant impôts de 191,3 millions de livres sterling (267 millions d'euros), faisant ressortir une envolée de 48 %. Un résultat qui illustre la pertinence du business model des low-cost, dans un contexte de carburant cher et d'exacerbation de la concurrence où, plus que jamais, Easyjet a joué la carte des réductions de coûts et des revenus annexes. D'abord, le groupe a augmenté la part des avions détenus en propre dans sa flotte, afin de diminuer ses loyers aéronautiques. Ensuite, Easyjet, comme sa concurrente irlandaise Ryanair, a mis l'accent sur les revenus annexes, comme la vente de nourriture à bord, qui ont bondi de 30 %, pour représenter près de 10 % du chiffre d'affaires total, ressorti à 1,8 milliard de livres.
Conséquence, la compagnie vise d'ores et déjà une progression de 20 % de son bénéfice avant impôts, pour l'exercice 2007-2008. Las ! Le cours est resté inchangé hier, à580 pence. " L'action est actuellement la seule de son secteur à afficher une prime par rapport à son juste prix ", expliquent les analystes de Collins Stewart, qui préfèrent donc prendre leurs bénéfices sur la valeur. D'autant qu'ils doutent que la compagnie puisse continuer àabsorber le renchérissement dupétrole.
LES INVESTISSEURS DEROUTES
La hausse de 19 % du bénéfice net d' Air Berlin , au troisième trimestre, à 60,8 millions d'euros, a été fraîchement accueillie, le titre grappillant 0,70 %, à 10,03 euros. À cheval entre low-cost et compagnie classique, le business model de la société déroute les investisseurs. D'ailleurs, Air Berlin a confessé que le récent rachat de LTU, positionnée sur le long-courrier contrairement aux low-cost, ne tenait pas toutes ses promesses en matière de synergies. Sans doute la compagnie devra-t-elle choisir entre le modèle de Lufthansa et celui de Ryanair. Vue comme la " consolidatrice " du secteur, cette dernière pourrait cependant se voir retirer par la justice de l'Union européenne sa participation de 29,4 % dans sa concurrente Aer Lingus, qui lui reste hostile depuis sa tentative de rachat menée en octobre 2006.